top of page
Photo du rédacteurElodie Caussé Sophrologue

SOPHROLOGIE & AUDIOCONFERENCE

Dernière mise à jour : 14 déc. 2021


Grace au confinement et au besoin de m'adapter à un accompagnement avec la sophrologie à distance, j'ai d'abord du développé la vidéo-conférence. Au début, j'étais déstabilisée par cet outil. Mais ce sentiment étrange ne durait que peu de temps! Je me suis rendue compte que pour chaque séance guidée en visio le lien se créé tout de même avec la ou les personnes accompagnées et que l'alliance était tout aussi efficace. Je me suis finalement habituée à guider mes groupes en visioconférence et à travailler à distance avec les personnes les plus vulnérables ou tout simplement disponibles uniquement après le couvre-feu.


C'est dans cette nouvelle dynamique de travail que j'ai été contactée par l'UNADEV de Pau. L'Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels cherchait une sophrologue acceptant d'animer des séances de sophrologie en audio afin de permettre à ses adhérents de lutter contre l'isolement et l'anxiété générée par la crise sanitaire. J'ai dit OUI.

Certains sophrologues véhiculent que la sophrologie ne doit pas être pratiquée en audio ou même en visio.... Mon prof de maths disait à ma mère que je n'avais pas d'esprit scientifique, sauf que je voulais faire de la science! J'ai donc décroché un Bac Scientifique Science de L'Ingénieur. BIM! Le prof de mécanique qui me surveillait pendant le Bac m'a soufflé à l'oreille en plein examen que je n'arriverai jamais à rien en mécanique, sauf que je voulais justement apprendre la mécanique et l'aérospatiale! J'ai donc décroché un DUT génie mécanique et productique option aérospatiale! MOUAHAHAHA! Vous disiez?

Vous l'aurez compris, je ne laisse personne me dicter ce que je suis capable de faire, ma seule guide c'est mon expérience. J'aime me faire ma propre opinion, et j'aime sortir de ma zone de confort alors: allons-y!


J'ai donc eu le traaaaaaaaac pour ma première séance. Bon comme toujours mais cette fois ci c'était piiiiiiiire.. Un trac fou! Je vous explique.


Lorsque je guide une séance de sophrologie, je ferme mes yeux, je me mets en état de conscience modifié et je vis la séance que je guide. C'est ainsi que j'ai appris à pratiquer mon métier: vivre avec l'autre, accompagner l'autre en étant avec lui. Merci ISSO, mon école. Cette façon de travailler est sans triche! Ma voix est naturellement posée. Ma posture forcément crédible et authentique. Après avoir intégré le protocole classique de la séance et grâce à mon entrainement je n'ai qu'à fermer les yeux, à m'appuyer sur le cadre de ma pratique et à me laisser guider en m'inspirant de ce que je ressens dans l'instant et de l'apport du groupe en amont. Un vrai régal!

Lorsque je ne connais pas bien les personnes que j'accompagne je garde un œil sur elles, un vrai, au cas où. Ceci afin de les sécuriser. Enfin! Elodie! Soit sincère! Ok, ok .. afin aussi de ME sécuriser. De rester vigilante, prête à aider une personne traversant une phase instable pendant la séance. Mon côté sauveur, peut être. C'est rare. Et ça arrive! Et c'est normal. Moi la première.

Plus je connais les personnes avec qui je travaille mieux je peux m'autoriser à fermer les yeux. C'est étrange d'observer l'importance sécurisante qu'à ce sens pour moi. Voir, c'est contrôler! Voir c'est veiller.. Ferme les yeux c'est prendre le risque de nier, de négliger. Pour que je les ferme il faut donc que je me sente suffisamment en confiance. Et pourtant, même quand je me sens en sécurité avec le groupe que j'accompagne, il arrive que ça ne se passe pas comme prévu, et un sentiment, un mouvement, quelque chose vient, naturellement, me sortir de mon état et me fait ouvrir spontanément les yeux pour découvrir en effet qu'une personne a ouvert les siens, ou qu'elle va les ouvrir dans la seconde qui suit. Comme si un sens tout autre venait m'indiquer que quelque chose se trame. Je n'ai donc pas besoin de voir pour sentir que quelque chose ne va pas. C'est comme instinctif.


Faire de la visioconférence c'est se priver de cette attention naturelle qui veille tout en guidant et en vivant la séance. L'absence des corps, du son des souffles le temps de la séance, micros coupés pour éviter que l'environnement de chacun vienne incommoder celui des autres, caméras coupées pour certains afin de garantir le respect de leur pudeur (la visio à cette façon toute particulière de titiller notre intimité) je suis coupée de tout ressentis. Mon corps ne peut pas pré-sentir l'ambiance du moment. Je dois... FAIRE CONFIANCE !


Ce fut le premier apprentissage de cette expérience numérique.

Pour faire confiance il m'a fallu bien vérifier que les personnes avec qui je pratiquais savaient se donner toute la liberté, la bienveillance, et l'indulgence nécessaire à leur pratique introspective. Qu'elles sachent qu'à tout moment elles peuvent arrêter, sortir du cadre proposé, s’adapter sans jamais se forcer à ce qui leur ai suggéré.

Finalement, j'ai du me déresponsabiliser sur cette partie de l'accompagnement et compter sur la capacité de responsabilité individuelle de chacun. Quel joli lâcher prise!


En audio-conférence, il n'y a rien que la vue puisse rassurer ou décrypter.. Rien.. Je suis comme toutes celles et ceux que j'ai au téléphone; privé de ma vue. Je suis obligée de m'appuyer sur le reste, et que reste t'il?

Ma confiance avec les règles de sécurités une fois exposées... Mouai.. N'empêche que c'est flippant.. Je ne peux même pas observer leurs gestes avant et après la séance, utiliser la PNL pour m'aider à lire entre les lignes.. Je ne peux pas adapter ma posture en cas de besoin pour aider la communication à trouver sa pertinence.. Je suis aveugle et impuissante dans le monde visuel.


Que me reste t'il?


Un vide d'abord.. Je vis l'absence de ma vue..


FERME TES YEUX ELODIE.. Laisse ton corps s'habituer.. Qu'entends tu? Que ressens-tu?


Une voix.


Une teinte.


Un timbre.


Une mélodie de mots et d’intentions, une chanson d'émotions.


Et je laisse mon trac passer pour me laisser porter par un orchestre. Le groupe m’accueille plus que je ne l’accueille. Je me donne le droit d'être accueillie. Après tout je ne suis qu'une accompagnatrice. Comme je me sens de mieux en mieux là, avec leurs voix! Ils savent, ils m'aident sans même vouloir le faire, ils m'apprennent. Je les entends. Et mon oreille s'affine au fil du temps. Je les reconnais maintenant. Je me trompe parfois! On en rigole. Et je ressens de mieux en mieux leur météo du jour, en étant à l'écoute de leur musique vocale.


J’éprouve un immense sentiment de gratitude pour l'UNADEV et la confiance qu'elle me porte. Pour celles et ceux qui partagent avec moi cet instant sophro en audio. Grace à eux j'ai pu travailler sur ma capacité de confiance et apprendre à me laisser aussi un peut porter par les personnes que j'accompagne plutôt que de vouloir absolument contrôler le cadre par peur de l'inconnu. UN GRAND MERCI!


Au plaisir de vous entendre.


Elodie Caussé Sophrologue.



144 vues0 commentaire

Comments


bottom of page